Littérature étrangère
Tracy Guzeman
Un été 63
-
Tracy Guzeman
Un été 63
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Simone Davy
Flammarion
06/05/2015
396 pages, 22 €
-
Chronique de
Aurélie Janssens
Librairie Page et Plume (Limoges) - ❤ Lu et conseillé par 12 libraire(s)
✒ Aurélie Janssens
(Librairie Page et Plume, Limoges)
Un été 63. Le titre sonne comme le début d’un conte. L’insouciance, la nature et le beau temps étaient au rendez-vous cet été-là. Pourtant, ce fut aussi là que le destin des sœurs Kessler et de Thomas Bayber bascula.
Quarante ans plus tard, Thomas Bayber est un peintre reconnu par ses pairs et dont les œuvres, toutes authentifiées et répertoriées depuis qu’il a arrêté de peindre vingt ans auparavant, fascinent et suscitent l’envie. Un jour, il contacte Dennis Finch, spécialiste de sa peinture, et lui demande de faire expertiser un de ses tableaux encore inconnu par Stephen Jameson, un jeune homme employé dans un cabinet de ventes, expert en art. Très rapidement, les deux experts tombent d’accord pour l’authentifier. Après un coup d’œil appuyé, ils constatent aussi que celui-ci n’est que le panneau central d’un triptyque dont les volets extérieurs ont disparu. Il représente un auto-portrait de Thomas entouré de deux jeunes femmes aux expressions étranges et fascinantes. Les deux hommes savent qu’ils doivent retrouver les sœurs pour percer le mystère de ce tableau et mettre la main sur les panneaux manquants. Les sœurs, Natalie et Alice Kessler, cohabitent dans une petite maison depuis la mort de leurs parents et la découverte de la polyarthrite extrêmement handicapante d’Alice. Un peu sauvages, elles ont chacune un caractère fort qui cache des blessures plus profondes et des secrets enfouis. Tous les ingrédients sont là pour que ce cocktail explosif vole en éclats lorsqu’elles sont à nouveau confrontées à ce qui s’est passé ce fameux été 63. Tracy Guzeman mêle avec habilité et délicatesse les différentes époques du roman pour découvrir, par petites touches, comme lorsqu’on peint un tableau, les personnages et les drames intimes qui les lient, les couleurs d’un décor où le sépia du passé se fond dans le vert d’une nature accueillante et un mystérieux oiseau bleu échappé d’une cage dorée. Un premier roman réussi où l’on va de découvertes en révélations, sans pouvoir s’arrêter. Bien plus que le livre d’un été !