Littérature étrangère

Chika Unigwe

Fata Morgana

Chronique de Aurélie Janssens

Librairie Page et Plume (Limoges)

Elles s'appellent Ama, Joyce, Efe et Sisi. Comme toutes les jeunes femmes, elles rêvent d'un mari, d'un métier, de protéger leur famille, de les mettre à l'abri du besoin. Des rêves sérieux. Et parfois le rêve d'un peu plus. Mais elles ont eu le tort de naître au « mauvais endroit ». Des Nigérianes, des Ghanéennes, des Ougandaises, des Soudanaises... Toutes se retrouvent à Anvers, en tenues légères sous les néons des rues à maisons de passe. Victime de leurs rêves, de leur naïveté, d'avoir cru Dele, cet homme d'affaires qui promettait l'Europe pour 30 000 euros, somme qu'elles n'avaient pas mais qu’elles pourraient rembourser mensuellement une fois arrivées « là-bas » grâce à « des petits boulots ». Avec la puissance d'une langue inventive et ce qu'il faut de verve et d'humour pour ne pas alourdir le côté glauque de ces histoires, Chika Unigwe dénonce cet esclavage moderne dont on parle peu, un autre visage d'une migration dont les victimes sont les femmes.

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