Littérature étrangère

Lorenzo Lunar

La Vie est un tango

Chronique de Aurélie Janssens

Librairie Page et Plume (Limoges)

Léo Martin est un jeune commissaire de quartier à Santa Clara. Pour lui, la vie est comme un tango. D’abord lent et sensuel dans ces ruelles où les corps dénudés par la chaleur se frottent, se caressent ou se heurtent. Corps de jeunes filles trop vite casées avec le maquereau du quartier, de femmes usées par les grossesses et la vie, d’hommes musclés avec autant de bleus et de cicatrices entre les tatouages que de larmes dans l’âme. Et comme dans un tango, le rythme s’accélère parfois lorsqu’il faut courir de gardes à vue en arrestations pour démanteler un trafic de lunettes de soleil, qui s’avère n’être que poudre aux yeux, jetée pour recouvrir un marché beaucoup plus sombre, aux tentacules innombrables et touchant une grande partie du quartier. On plonge dans ce roman noir avec un mélange d’envie et de peur. L’envie de rencontrer ces gens au regard dur qui dissimule mal une tendresse infinie. L’envie aussi de humer l’air de ce quartier, mélange de rhum, de cigare, de sueur et de parfums capiteux. L’envie d’accompagner Léo dans ces ruelles douteuses afin de rosser quelques mafieux. Mais aussi cette peur jouissive de se perdre dans le roman, de prendre un billet sans retour pour une destination chaude… très chaude !

 

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