Essais

Annie Cohen-Solal

Un étranger nommé Picasso

Chronique de Linda Pommereul

Librairie Doucet (Le Mans)

« La France s’enorgueillit du choix qu’a fait Picasso de vivre dans notre pays. » Pourtant, on oublie comment l’institution policière l’a moins bien traité, jusqu’à lui refuser, en 1940, sa naturalisation. L’historienne Annie Cohen-Solal, dans Un étranger nommé Picasso, aborde le récit de sa vie par un angle nouveau, celui du peintre immigré, victime du carcan administratif. Une perspective inédite pour approcher cet artiste dont la singularité dérange. En parfaite détective, Annie Cohen-Solal a exploité des archives inédites (ou exhumées tardivement) pour restituer une vérité méconnue. Construit comme une enquête policière, ce récit rend compte de la difficulté, quel que soit son statut, d’être un étranger en France, artiste de génie ou non, surtout dans les périodes troubles de remise en cause des valeurs démocratiques. La France n'aura pas su saisir le vent de modernité apporté par la complexité de l’œuvre de Picasso, jugée trop avant-gardiste pour son époque.

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