Littérature française
Marc Dugain
Transparence
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Marc Dugain
Transparence
Gallimard
25/04/2019
0 €
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Chronique de
Linda Pommereul
Librairie Doucet (Le Mans) - ❤ Lu et conseillé par 13 libraire(s)
✒ Linda Pommereul
(Librairie Doucet, Le Mans)
Marc Dugain signe un thriller technologique redoutable et cruel. Selon son postulat, l’espèce humaine est vouée à disparaître si elle n’évolue pas très vite. Mais de quelle manière et à quel prix ? Car il ne s’agit pas de vendre son âme au diable !
Marc Dugain publie son premier roman d’anticipation, un texte sans compromis, à la mesure des préoccupations de notre temps : le transhumanisme, la révolution numérique et la transition écologique. Tout un programme ! Des thèmes déjà développés dans un précédent essai, L’Homme nu (Plon et Pocket). Un exposé sans concessions sur la dictature invisible du numérique. Un outil efficace pour qui veut comprendre les enjeux actuels d’un système économique empêtré dans ses propres incohérences, où la politique n’est pas à la hauteur du débat, et où le citoyen commet un péché d’orgueil en pensant qu’il peut devenir immortel dans un monde en plein chaos, qu’il soit énergétique ou économique. Transparence se déroule à la fin des années 2060 dans un monde où la moitié de l’humanité a disparu. L’autre moitié survit, victime de famines et des affres du dérèglement climatique. Pourtant, une femme, en véritable démiurge, annonce qu’elle peut sauver le genre humain en le faisant renaître. Le projet Endless consiste à collecter toutes les données d’un individu, même son âme, pour les introduire dans des cyborgs avant ou après leur mort. Des machines qui n’auront aucun besoin et qui ne polluent pas ! Mais voilà, il faudra faire partie du peuple des élus, des hommes aux valeurs morales exemplaires, qui auront la volonté de reconstruire un monde meilleur. Mais la démocratie s’accommode mal de l’évolution du monde et de l’espèce à partir du numérique. Transparence est un thriller technologique efficace et passionnant qui désoriente et maltraite son lecteur car il le met en face de ses contradictions. On referme le livre conscient de notre propre impuissance, de nous comporter comme des moutons dans cette société qui nous asservit dans une béatitude consentie. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est le présent.