Littérature étrangère

Joyce Carol Oates

Maudits

Chronique de Linda Pommereul

Librairie Doucet (Le Mans)

L’intense jubilation que l’on éprouve en lisant Maudits, le magnifique roman de Joyce Carol Oates, doit beaucoup à sa liberté formelle et à l’extraordinaire richesse de sa prose.

Joyce Carol Oates est une auteure prolifique. Pourtant, chacun de ses romans est attendu comme un événement. Ce qu’elle apprécie par-dessus tout de décrire, ce sont les circonstances, le contexte dans lequel un homme ou une femme peuvent commettre l’irréparable. Le roman est aussi le cinquième volume d’une série qui magnifie les thèmes ayant fait les grandes heures de ce genre littéraire, dont Oates s’est toujours nourrie. Princeton, 1905. Depuis presque deux ans, une malédiction s’abat sur la ville, provoquant panique et effroi au cœur même de l’une des plus prestigieuses universités américaines. Le jour de son mariage, Annabel Slade, qui doit s’unir à un homme qu’elle n’aime pas, est envoûtée par un jeune séducteur. Celui-ci n’est autre que l’incarnation du diable. Elle s’enfuit avec son diabolique amant. Construit comme une enquête policière et historique, ce roman s’inscrit dans la pure tradition du roman gothique. Le sang, l’au-delà, les vampires, le sexe, les puissances maléfiques… mais Maudits, c’est surtout l’histoire des États-Unis à travers ses hommes d’État les plus fameux et quelques-unes de ses figures emblématiques, comme Mark Twain, Jack London ou Upton Sinclair, chantre du socialisme au début du xxe siècle.

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