Littérature française
Blandine de Caunes
La Mère morte
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Blandine de Caunes
La Mère morte
Stock
02/01/2020
297 pages, 20 €
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Chronique de
Linda Pommereul
Librairie Doucet (Le Mans) -
❤ Lu et conseillé par
1 libraire(s)
- Virginie Lannoy de Le Bateau Livre (Lille)
✒ Linda Pommereul
(Librairie Doucet, Le Mans)
Blandine de Caunes fait l’expérience du chagrin de vivre, quand la mort vous prive du droit d’aimer les vivants. Comment alors donner du sens à son existence ? Un bel hommage à deux femmes de cœur.
La mère morte de Blandine de Caunes est le récit d’un double deuil, celui plus prévisible de sa mère Benoîte Groult, atteinte de la maladie d’Alzheimer et celui de sa fille, Violette, décédée à la suite d’un accident de voiture à l’âge de 36 ans. Dans ce récit pudique, direct, parfois cru, elle évoque cette nécessité d’écrire pour mettre de l’ordre et se reconstruire. Un récit sans complaisance sur la maladie d’Alzheimer qui condamne la mémoire, l’intelligence de cette femme qui se croyait protégée. Comment assister, impuissant, à cette longue déchéance, à la fragilité de cette icône du féminisme. « Comment limiter la liberté de la personne aimée et si longtemps toute-puissante. » Des phrases à fleur de peau convoquent toute cette admiration, cet amour pour cette mère qui lui a tant donné, qui l’a tant aimée, elle et ses sœurs. Une page sombre au milieu du livre sonne le glas et annonce le décès de sa fille Violette. Ce drame va bouleverser un équilibre fragile au point que Blandine ne supporte plus cette mère qui résiste à la mort. Elle n’a plus de chagrin. « Maman est un mot qui a disparu de ma vie. Je ne le dirai plus et je ne l’entendrai plus. » Elle devient un fauve enragé qui fait l’expérience de l’infini de la douleur. La mort de Violette l’a engloutie, privée d’amour, de vie. Mais elle est issue d’une lignée de guerrières. C’est l’image de cette combativité, de cette foi féroce en la vie qui vont l’aider à surmonter la perte de la chair de sa chair. Les souvenirs vont remonter comme autant de moment de gloire et de pieds de nez à la mort. L’amour ne meurt pas avec la disparition des êtres chers, il croît à chacune de ces pages, par la force de ce récit, avec un sentiment de sérénité qui vous envahit dès la dernière page tournée de ce témoignage bouleversant qui accueille la vie et la liberté.