Littérature étrangère

Klester Cavalcanti

492

Chronique de Linda Pommereul

Librairie Doucet (Le Mans)

Tentation étrange que de côtoyer la mort de si près grâce à la confession de ce tueur à gages, qui tuera presque 500 personnes pendant presque trente-cinq ans de carrière.

Déroutant et captivant à la fois que cette confession singulière d’un Pistoleiro. Klester Cavalcanti va pendant plusieurs mois recueillir le témoignage de Julio. Il devra d’ailleurs attendre plusieurs années avant que Julio ne l’autorise à citer son vrai nom. Un personnage singulier que notre Pistoleiro qui n’hésite pas à tuer quand un client fait appel à ses services, mais pourtant qui se comporte en père aimant et sensible avec ses enfants et sa famille. Le plus dérangeant d’ailleurs dans ce récit qui éclaire les relations entre la police, l’armée et notre professionnel d’un genre particulier, est que nous devrions détester cet homme. Pourtant, au fil de la lecture, on est marqué par sa simplicité, son humanité. On s’imagine un homme agressif et violent, marqué par un passé difficile. Bien au contraire, il est calme, sensible. Parce qu’il a peur de l’enfer, il conjure le sort en récitant des prières. Une grande confiance naît entre le journaliste et notre tueur qui a envie de raconter son histoire, ce qui donne une intensité rare à ce récit qui n’est pas un manifeste pour devenir tueur à gages, seulement l’histoire d’un homme qui s’est construit seul face à la réalité économique de son pays.

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