Littérature française

Geneviève Brisac

Le Chagrin d’aimer

Chronique de Linda Pommereul

Librairie Doucet (Le Mans)

Portrait d’une femme excessive en tout sauf dans l’amour donné à sa fille. Le Chagrin d’aimer révèle une fois de plus tout le talent de Geneviève Brisac dans un récit somptueux.

Geneviève Brisac, après avoir accompagné son père dans un récit empli de pudeur et de délicatesse (Une année avec mon père, Points), se lance dans une enquête généalogique pour mieux comprendre l’histoire familiale maternelle et assouvir une quête identitaire pour mieux cerner cette figure à la fois fantasque et indépendante, plus femme que mère. Une séductrice qui assouvit ses passions dans le regard et les attentions des autres, surtout des hommes. Une femme possédée par l’envie de plaire au risque de déposséder sa fille d’un amour maternel tant attendu. En réponse à cette indifférence et à cette absence, Geneviève Brisac reconstitue l’histoire de la famille pour raconter cette femme extravagante qui s’admire et se rêve en princesse promise à un bel avenir. Mais elle se réveillera marié à un homme qui n’a pas ses ambitions à s’ennuyer dans un quotidien ordinaire. Un récit allègre et touchant qui interroge en filigrane la question de l’identité féminine. Amante ou mère ? Une figure supplante-t-elle l’autre ? Une histoire d’amour et d’attente, de blessures et de frustrations. Pourtant, Geneviève Brisac a dû beaucoup aimer cette mère pour dessiner un si bouleversant portrait.

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