Littérature étrangère
Salvatore Scibona
Le Volontaire
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Salvatore Scibona
Le Volontaire
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Éric Chédaille
Christian Bourgois éditeur
09/01/2020
448 pages, 23 €
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Chronique de
Linda Pommereul
Librairie Doucet (Le Mans) -
❤ Lu et conseillé par
2 libraire(s)
- Yann Leray de Alpha Bureau (Monistrol)
- Jérémy Derny de L'impromptu (Paris)
✒ Linda Pommereul
(Librairie Doucet, Le Mans)
À travers le portrait de trois générations d’hommes, Salvatore Scibona dresse, dans Le Volontaire, le portrait d’une Amérique des maudits, des oubliés. Des personnages inoubliables dans la plus pure tradition américaine.
« C’est le travail sur l’ombre, la traversée de la nuit, qui permettent la montée de l’aube. » Ne jamais lâcher le fil pour sortir vivant et libre du plus sombre des labyrinthes. Une citation inspirante de Christiane Singer pour évoquer l’œuvre de Salvatore Scibona. Son premier roman La Fin (Christian Bourgois éditeur) est une histoire sur la figure de l’émigré aux États-Unis et plus généralement de la condition humaine. À la manière d’un Faulkner, d’un Musil, il immerge sa littérature dans la construction de ce « moi », de cet être imparfait qui cherche à comprendre le pourquoi de son existence. Sans cesse, il éprouve l’homme dans ses questionnements, sa solitude, ses doutes parfois, incapable de comprendre et de justifier ses choix. 2010, aéroport de Hambourg, un petit garçon qui parle une langue inconnue erre seul, perdu. Un début énigmatique qui permet l’entrée en scène d’Elroy Heflin, dont le destin est lié à ce garçonnet. Lors d’une mission à Riga, Elroy a rencontré une jeune femme, Evija. De leur union naît Janis. Mais cinq ans plus tard, celle-ci ne veut plus s’en occuper. Elroy revient à Riga pour emmener le garçon. Le Volontaire, c’est trois générations d’hommes qui ne peuvent jamais vraiment rentrer chez eux ni échapper à cet héritage qui sonne comme une malédiction. Dans ce roman audacieux, Salvatore Scibona décompose, déstructure par une écriture fragmentée le fil des vies, des conversations. Il laisse ses personnages vivre ou se perdre sans jamais les conditionner, au gré de son exploration de la psyché humaine. Lire Salvatore Scibona, c’est faire l’expérience d’une Amérique qui cherche son âme de tout son être. Une Amérique qui cherche le fils par la voix du père. Dans cette quête, la notion de temps est abolie car seule compte la rédemption, même si la liberté se gagnera au prix d’un ultime sacrifice.