Littérature française

Tahar Ben Jelloun

La Punition

photo libraire

Chronique de

()

Mars 1965, Maroc. Tahar Ben Jelloun, âgé d’une vingtaine d’années et alors étudiant en philosophie, participe à une manifestation pacifiste réprimée dans le sang. Sous couvert de service militaire, il est incarcéré dans une caserne aux côtés de quatre-vingt-quatorze autres étudiants. Sous les ordres du général Oufkir, ministre de la défense du roi Hassan II, ils sont maltraités et humiliés pendant dix-neuf mois. Torses nus, short aux poches cousues, ils subissent le froid ou bien sont brûlés par le soleil sous lequel ils restent exposés pendant des heures, enterrés dans le sable. En janvier 1968, ils sont libérés sans aucune explication. Ils reviennent brisés, épuisés, méconnaissables auprès de leur famille. C’est la peur au ventre, sous pression, craignant sans cesse la visite des militaires qu’ils reprennent un semblant de vie. Il aura fallu plus de cinquante ans à Tahar Ben Jelloun pour trouver les mots et surtout la force de raconter ces mois de captivité. Sans fioritures et sans pathos, l’auteur nous livre un récit nécessaire sur un sombre épisode de l’Histoire du Maroc.

Les autres chroniques du libraire