Littérature étrangère
Rachel Kushner
Le Lac de la création

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Rachel Kushner
Le Lac de la création
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Emmanuelle et Philippe Aronson
Stock
08/01/2025
468 pages, 23,90 €
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Chronique de
Stanislas Rigot
Librairie Lamartine (Paris) -
❤ Lu et conseillé par
9 libraire(s)
- Linda Pommereul de Doucet (Le Mans)
- Stanislas Rigot de Lamartine (Paris)
- Claire Lebreuvaud de Le Pavé dans la marge (Mérignac)
- Florence Reyre de Du côté de chez Gibert (Paris)
- Christophe Gilquin de L'Atelier (Paris)
- Audrey Andriot de Jonas (Paris)
- Marion Libouban-Noël de fauve (Créon)
- Antoine Wakil de Les Mots Bleus (Paris)
- Margot Bonvallet de Passages (Lyon)

✒ Stanislas Rigot
(Librairie Lamartine, Paris)
Une jeune Américaine est chargée d’infiltrer un groupe d’écologistes dans le Sud de la France. À la croisée des genres, Le Lac de la création n’a de cesse de piéger son lecteur.
Une ex-agente du FBI, au pseudonyme en forme de clin d’œil littéraire (Sadie Smith), est chargée par un mystérieux commanditaire de rejoindre « le Moulin », une communauté installée au fin fond de la campagne française. Celle-ci, engagée dans la défense de l’environnement, serait potentiellement dangereuse. Potentiellement car, pour le moment, aucune preuve ne vient étayer cette théorie. Sadie se rend sur place, tout en étudiant les mails de Bruno, mentor du groupe, dans lesquels cet ancien compagnon de route de Guy Debord explique ses théories, à commencer par sa fascination pour l’homme de Néandertal et sa supériorité évidente sur son successeur, le Sapiens. Sadie Smith se demande si tout cela n’est pas un vaste canular mais elle a accepté cette mission et donc s’exécute : le noyautage commence. L’intrigue s’ouvre avec tous les codes du roman d’espionnage, installant une tension qui ne retombera pas. Notre héroïne va-t-elle réussir à séduire les membres du Moulin et se faire accepter par le groupe ? Est-elle suffisamment anonyme pour éviter de se faire découvrir ? Mais Le Lac de la création ne tarde pas à malmener le genre en revêtant tour à tour les habits d’un roman de société (le traitement de la question écologique et politique), ceux d’un roman satyrique avec un regard américain sur une France bien loin de la carte postale (parfois féroce, parfois très drôle ; un pseudo Michel Houellebecq sera une victime idéale), mais aussi et de manière plus étonnante ceux d’un roman d’émancipation au travers du portrait de Sadie Smith. En se racontant par bribes, elle découvre qu’elle est peut-être plus impliquée que prévue dans cette nouvelle mission. Aux cotés d’auteurs aussi divers qu’Emma Cline ou Dan Chaon, Rachel Kushner incarne un peu plus encore, avec ce Lac de la création, la relève américaine.