Littérature étrangère

Jakob Guanzon

Abondance

✒ Stanislas Rigot

(Librairie Lamartine, Paris)

Henry emmène son fils fêter son anniversaire au McDo. Quoi de plus banal ? Mais Henry est au cent près, avec son fils ils dorment dans leur voiture depuis des semaines. Seulement Le vent semble vouloir tourner : Henry a un entretien d’embauche le lendemain. Aussi, en plus de ce repas, il a décidé de leur offrir une nuit dans un motel pour mettre ainsi un maximum de chances de son côté. À partir de cette scène d’ouverture déjà étouffante – Abondance ne laisse que peu de place à la respiration –, le récit s’ouvre en deux : d’un côté le présent avec le suspense vite implacable qui se dessine autour du fameux entretien à venir et, de l’autre, des remontées successives dans le passé d’Henry à différentes époques de sa vie, pour que nous comprenions par bribes comment cet homme a pu en arriver là. Construit comme le meilleur des polars, ce roman aux allures de brûlot social ravive la figure du perdant magnifique si chère à Leonard Cohen.

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