Adria Ardevol est un homme vieillissant, un homme aux multiples facettes, un homme génial, en tout cas surdoué. Adria Ardevol s’est illustré dans bien des domaines, notamment celui des langues, mais, au crépuscule de sa vie, il tire d’amères conclusions sur celle-ci, revenant sur les nombreux événements qui l’ont jalonnée, de son amour éperdu pour Sara aux rapports plus qu’ambigus avec son vieux compagnon, un exceptionnel violon de collection. Pour mettre cette vie en scène, Jaume Cabré déploie un formidable talent de conteur, imbriquant jusqu’au vertige les narrations et les époques, ce qui requiert la présence entière de son lecteur, présence qui se verra récompensée page après page, au fur et à mesure de la progression du texte et des différents thèmes abordés, par de bouleversantes révélations et une démonstration de force du talent de son auteur. Murmurons, par peur d’effrayer : chef-d’œuvre ?
Page — Pouvez-vous nous présenter Adria Ardevol ?
Jaume Cabré — Il est difficile de définir un personnage avec lequel on a partagé huit ans de sa vie. Du fait de cette longue coexistence, j'ai compris qu’il se produisait avec un personnage de fiction exactement le même genre de phénomène qu’avec des personnes réelles : alors que l’on pense tout connaître de lui, des facettes inédites de sa personnalité surgissent sans cesse. En guise de réponse provisoire, je peux dire d’Adria qu’il est un homme intelligent, un savant polyglotte, un curieux assoiffé de connaissances. Il étudie et travaille comme historien des idées et, en même temps, est un violoniste amateur de très bon niveau. Autant de qualités qu’il a su développer malgré des parents qui l’ont incité à croire que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable. Pour mieux le connaître, je conseille de lire le roman…
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