Littérature étrangère
Daniel Mason
Seule restait la forêt
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Daniel Mason
Seule restait la forêt
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claire-Marie Clévy
Buchet Chastel
22/08/2024
512 pages, 25 €
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Chronique de
Marie Michaud
Librairie Gibert Joseph (Poitiers) - ❤ Lu et conseillé par 16 libraire(s)
✒ Marie Michaud
(Librairie Gibert Joseph, Poitiers)
Dans les bois du Nord du Massachusetts, apparut une cabane qui devint une petite maison jaune puis une riche demeure bourgeoise, pour finalement retourner à la poussière. Ce roman raconte l’histoire de ceux qui vécurent là.
Au XVIIe siècle, un couple fuit la rigidité des règles puritaines d’une des premières colonies anglaises du Massachusetts pour la vie sauvage et libre des bois du Nord. S’échappant de la communauté des hommes, ils semblent incarner de nouveaux Adam et Ève retrouvant le jardin d’Éden. Ainsi, à partir de leur cabane qui se transforme au fil des siècles, Daniel Mason raconte les destins qui vont, pour un temps plus ou moins long, s’enraciner dans ce lieu au fil des générations. Qu’il s’agisse d’une femme ayant survécu au massacre de son village, d’un ancien combattant rêvant d’un incroyable verger de pommiers et de ses filles jumelles, d’un chasseur d’esclaves, du peintre William Teale et de son ami Erasmus Nash, d’une fausse spirite recrutée pour faire fuir les fantômes, d’une mère et de son étrange fils, d’une naturaliste diabétique ou de toutes celles et tous ceux qui se succèdent encore après eux, leurs histoires prennent tour à tour des formes narratives différentes (journal intime, échange épistolaire, traité semi-scientifique, voire récit policier), ce qui donne à cet excellent roman un supplément d’âme. À partir de cet unique lieu, l’auteur brosse une Histoire des États-Unis où les grands événements historiques ainsi que les enjeux sociétaux et environnementaux s’incarnent dans des destins individuels, ordinaires ou hors du commun. Seule restait la forêt est un de ces grands romans américains au souffle épique, dans lequel les lecteurs aiment se perdre, oubliant un instant la réalité du monde pour mieux la comprendre à travers la fable. Une fois le livre refermé, reste à imaginer qui seront les prochains occupants de ce coin des bois du nord du Massachusetts, fragment d’un monde sans cesse recommencé.