Qui ne connaît pas d’Artagnan, Athos, Portos et Aramis, les fameux mousquetaires dont Alexandre Dumas a imaginé les aventures aux innombrables rebondissements ? Au fil des pages et des années, ces personnages – plus complexes qu’on ne le croit souvent – ne cessent de se trouver mêlés aux affaires secrètes, intrigues et autres complots de la cour de France, d’abord sous Louis XIII dans Les Trois Mousquetaires, sous la Fronde dans Vingt ans après et enfin au moment de l’essor du Roi-Soleil dans Le Vicomte de Bragelonne. Et si leur devise est peut-être encore plus célèbre qu’eux, leurs engagements dans les péripéties de l’Histoire les pousseront à se dédire de l’inoubliable « Un pour tous, tous pour un », en particulier dans les pages du Vicomte dont Jean-Yves Tadié assure l’édition dans « La Pléiade ». Mais qui est-il ce Vicomte de Bragelonne ? Fils naturel d’Athos et de la duchesse de Chevreuse, il aurait pu être le d’Artagnan de sa génération mais il sera surtout le héros tragique d’une histoire d’amour où son rival n’est autre que le roi. Jean-Yves Tadié définit le volume qui lui est consacré comme le « mélancolique roman des générations, de l’échec et du souvenir ». Car nos héros, si fringants et séduisants dans Les Trois Mousquetaires, vieillissent et leurs ambitions les conduisent sur des chemins bien différents, jusqu’à ce que le souvenir de leur ancienne amitié soit le seul lien qui les unisse encore. Ainsi, le lecteur est parfois contraint de choisir son camp, d’encourager les visées des uns au détriment des autres, mais à la fin, il aura sans doute les yeux humides devant le destin de chacun. Lisez ou relisez donc cet immense chef-d’œuvre, où l’aventure, l’Histoire et l’émotion sont présentes à chaque page.