Littérature française

Nathalie Hug

1 rue des petits pas

illustration

Chronique de Marie Michaud

Librairie Gibert Joseph (Poitiers)

Sélection France Bleu Lorraine Nord pour le Prix du livre France Bleu

À l’heure des grandes commémorations autour de la Première Guerre mondiale, le nouveau roman de Nathalie Hug plonge dans le quotidien d’un petit village dévasté que ses habitant(e)s tentent de reconstruire.

Hiver 1918. Les combats ont enfin cessé. Dans un petit village non loin du champ de bataille, quelques femmes s’entraident pour survivre et faire revivre peu à peu leur village. Parmi elles, Louise Desprez, jeune fille de 18 ans et apprentie sage-femme auprès d’Anne, la femme qui l’a soignée et accueillie comme sa fille. Il y a aussi Vida, l’autre sage-femme, personnage mystérieux et troublant, Justine, la tenancière du café, Astrid Barnard, la « baronne », Eugénie, tout juste accouchée des œuvres de son père pour la septième fois, des orphelines, des prostituées, Pierre Petitjean et sa famille hors normes, le père Gerber et, peu à peu, des hommes de retour des combats. Le destin de Louise est bouleversé par deux morts quasi simultanées, qui font d’elle une sage-femme à part entière et la mère d’un nouveau-né. Avec l’aide de Vida, qui lui enseigne l’anatomie, la fabrication et l’usage des remèdes, les gestes d’examen et de soins, Louise gagne peu à peu sa place auprès des habitantes en même temps que leur amitié. Mais c’est sans compter les croyances populaires, les jalousies, les esprits que la guerre et la souffrance ont perturbés… Sans compter aussi la découverte d’une vérité troublante au sein de sa propre maison. Dans son troisième roman en solo, Nathalie Hug séduit une nouvelle fois le lecteur avec une intrigue captivante, des personnages émouvants et attachants et une atmosphère historique récréée avec brio. En s’intéressant à la vie d’une jeune sage-femme, l’auteur de L’Enfant-rien (Le Livre de Poche, 2012) et de La Demoiselle des tic-tac se glisse au plus près de l’intimité des femmes, rappelle que les victimes de la guerre ne se comptèrent pas seulement sur le champ de bataille et montre comment les femmes se sont battues pour subsister d’abord, pour reconstruire ensuite.

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