Littérature française

Virginie Despentes

Cher connard

Chronique de Juliet Romeo

Librairie La Madeleine (Lyon)

Ça commence par un échange, comme on en voit beaucoup sur les réseaux sociaux. Un échange à base d’insultes et de remarques désobligeantes en 150 signes sur l’âge et le vieillissement. Mais, ce qui va se créer entre Oscar, un écrivain cinquantenaire à la recherche du « buzz », et Rebecca, l’actrice qu’il juge sur son physique, c’est une relation épistolaire, souvent crue, parfois méchante, parfois tendre. Et quand l’ancienne attachée de presse de l’écrivain, Zoé, trentenaire féministe, va l’accuser de harcèlement, Rebecca sera la seule à parler à Oscar, même si c’est pour l’insulter. Cher Connard est assurément le roman le plus positif de Virginie Despentes. On pourrait même le dire utopique. Car rien ne destine ces trois personnages à se parler, à chercher à se comprendre, à imaginer une façon de vivre et de communiquer ensemble. Et pourtant, au cœur de notre société bien pourrie décrite par l’autrice, ces trois-là arrivent à nous faire croire que rien n’est perdu.

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