Polar

Camilla Läckberg

Femmes sans merci

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Chronique de Juliet Romeo

Librairie La Madeleine (Lyon)

Camilla Läckberg revient avec une histoire de femmes. Elles sont trois, elles subissent la violence des hommes, elles vont s’aider sans se connaître. Un récit court, intense, une course infernale vers la liberté.

Le crime peut être parfait. C’est le point de vue choisi par Camilla Läckberg dans ce nouveau roman. Nous suivons trois femmes d’âge, de catégorie sociale, de tempérament différents voire diamétralement opposés. Mais une chose les relie toutes les trois : l’emprise des hommes et plus particulièrement celle de leurs maris. Ingrid a abandonné sa carrière de journaliste au profit de son mari et de sa promotion. Elle découvre que celui-ci la trompe, encore une fois. Viktoria, pour fuir la Russie, a été choisie sur catalogue par Malte pour l’épouser. Ce dernier lui a confisqué son passeport et la brutalise depuis. Brigitta, institutrice à l’approche de la retraite, continue de subir les coups de son mari jusqu’à repousser des examens médicaux qui l’obligeraient à montrer les bleus dont elle est recouverte. Jusqu’à ce que le cancer la rattrape.  C’est ainsi qu’elles se retrouvent toutes les trois sur un forum Internet et décident de se sauver les unes les autres. Chacune va élaborer un plan pour se débarrasser de leur mari respectif et c’est une autre qui l’exécutera. À travers ces personnages bien construits, une question ressort de notre lecture : comment en sont-elles arrivées là ? Ces femmes sont fortes en apparence, sûres d’elles. Et pourtant, l’étau construit par leur mari se resserre de plus en plus. Jusqu’à les pousser à imaginer le pire pour se libérer. À l’heure de la montée en puissance des mouvements féministes et de la notion de sororité, Femmes sans merci évoque la solidarité entre femmes. Et nous rappelle douloureusement parfois que les apparences sont trompeuses. Elles pourraient être votre voisine, votre collègue, la caissière du supermarché, la prof de musique de votre enfant. Ce qui se passe derrière les portes des maisons est parfois indécelable.

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