Essais

Sonia Purnell

Virginia Hall, l'espionne américaine

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Chronique de Juliet Romeo

Librairie La Madeleine (Lyon)

À l'heure où les portraits de femmes oubliées sont à l'honneur de romans, BD ou essais, il paraissait inconcevable de ne pouvoir lire le destin de Virginia Hall. C’est chose faite sous la plume et les recherches de Sonia Purnell.

Rien ne présageait un destin aussi exceptionnel à Virginia si ce n’est la soif de liberté et le caractère bien trempé qui la caractérisaient certainement. De son premier poste à Varsovie dans la diplomatie américaine, comme secrétaire – c’est le mieux que l’on offrait à une femme en 1931 – à Istanbul – où elle perdit sa jambe dans un accident de chasse –, jusqu’à Tallinn – où elle s’ennuya fermement –, Virginia Hall observa la montée du nazisme en Europe. Le destin du vieux continent et de la France ne pouvait la laisser indifférente et elle se jeta corps et âme dans tous les endroits, tous les services, tous les lieux où elle pouvait aider. Elle devint un grand nom des services secrets, une des figures de la résistance et une des personnes les plus recherchées par la Gestapo, et notamment Klaus Barbie qui en fit une affaire personnelle. Elle aura été la Madone pour certains, Diane pour d’autres. Elle a été un des rouages indispensable des réseaux de résistance, de Haute-Loire notamment. Après la Libération, elle intégra la CIA où elle termina sa carrière, sans avoir obtenu la moindre reconnaissance professionnelle. Sonia Purnell a effectué des recherches pendant trois ans, fouillé les archives, parfois très secrètes, recoupé des écrits, des témoignages pour parvenir à l’histoire que nous lisons aujourd’hui. Une histoire incroyable, digne des meilleurs romans d’espionnage. Porté par la passion de l’autrice et par la force et le courage de son personnage, Virginia Hall, l'espionne américaine offre au lecteur le portrait d’une femme qui, au-delà de son sexe et de son handicap, aura donné toute sa vie aux services secrets. Les innovations qu’elle aura apportées durant la guerre ne lui auront pas été créditées de son vivant. Virginia Hall vient ajouter son nom à la liste, de plus en plus longue, des personnages historiques que nous réhabilitons en écrivant et en lisant leurs histoires.

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