Littérature française
Alma Brami
C’est pour ton bien
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Alma Brami
C’est pour ton bien
Mercure de France
02/02/2012
196 pages, 19 €
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Chronique de
Marie-Laure Turoche
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❤ Lu et conseillé par
3 libraire(s)
- Frédérique Caremel de Tournez la page (Combourg)
- Bénédicte Cabane de des Danaïdes (Aix-les-Bains)
- Marie-Laure Turoche
✒ Marie-Laure Turoche
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C’est pour ton bien est une histoire émouvante servie par des phrases brèves et une syntaxe minimale. Ainsi, sous la plume d’Alma Brami, le fond et la forme deviennent le feu et la glace, à l’image des relations mère-fille..
Lili, à peine sortie de l’adolescence, tombe enceinte. Vivant dans sa petite bulle rose, elle pense que le père, son « Adam », est l’amour de sa vie. Mais elle devra élever Charlotte seule, car Adam, un forain rencontré près d’un chapiteau, l’a très vite oubliée. Ses parents ne peuvent tolérer le scandale : que vont dire les voisins ? La famille ? Et puis elle risque de pervertir Zaza, sa petite sœur. Alors ils décident de l’éloigner. Ils installent Lili et sa fille dans un appartement et lui donnent de quoi vivre. Charlotte grandit et grossit, beaucoup, gavée par l’amour de sa mère. Car Lili a décidé de ne pas reproduire l’éducation très stricte qu’elle a reçue et préfère couvrir sa fille de câlins et de gâteaux. Mais bientôt, Charlotte n’a plus besoin d’elle. Elle a ses copines et connaît un premier amour… avec son professeur. Lili s’ennuie et déprime. Elle croit toujours qu’elle va revoir son Adam. Lors d’une soirée chaotique, elle rencontre un homme qui sera surnommé la Moustache. Il n’est pas le prince charmant, mais il est rassurant. Lili veut se réconcilier avec sa famille ; surtout, elle veut revoir sa petite sœur. Opérant un subtil changement de narration, l’auteur propulse le lecteur dans la peau de Zaza, qui, coincée dans une éducation d’un autre siècle, est aux prises avec un mariage arrangé. Alma Brami évoque deux façons d’être mère, deux façons radicalement opposées l’une de l’autre : d’un côté, la mère insensible, voire cruelle, de l’autre, la mère fusionnelle. Mais pour les deux, le même résultat : un enfant mal dans sa peau. Pourtant, qu’elles soient abusives ou étouffantes, elles n’en restent pas moins des mamans. Il est vrai que l’auteur tombe volontairement dans les stéréotypes et l’exagération, mais c’est pour mieux rendre son histoire universelle. C’est pour ton bien est comme un conte de fées qui tourne mal : les romantiques souffrent, le grand amour est idéalisé et le mariage est de raison. En fin de compte, ce livre raconte les femmes, en tant que filles, adolescentes, amoureuses et mamans.