Essais
Stephen Greenblatt
Will le Magnifique
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Stephen Greenblatt
Will le Magnifique
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie-Anne de Béru
Flammarion
17/09/2014
496 pages, 22,90 €
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Chronique de
Charlène Busalli
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❤ Lu et conseillé par
7 libraire(s)
- Caroline Sauvage de La Grande Librairie (Vichy)
- Marie Hirigoyen de Hirigoyen (Bayonne)
- Charlène Busalli
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- Carine Bastié de Privat (Toulouse)
- Rodolphe Gillard de des Halles (Niort)
✒ Charlène Busalli
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Vous vous souvenez peut-être de Quattrocento, prix Pulitzer de l’essai 2012 (Flammarion). Après la Renaissance, c’est l’Angleterre élisabéthaine que Stephen Greenblatt fait renaître sous nos yeux à travers la figure de Shakespeare.
On en sait peu sur la vie de William Shakespeare. C’est donc en interrogeant ses œuvres ainsi que la société dans laquelle il vivait que Stephen Greenblatt tente de montrer comment l’auteur anglais est devenu l’une des plus grandes figures de la littérature mondiale. Même en dehors des « années perdues », cette période de dix ans durant laquelle on perd toute trace de Shakespeare, l’homme fut notoirement discret et ce n’est qu’en le replaçant dans son contexte historique que le biographe peut esquisser les contours de sa vie. Son attitude vis-à-vis de l’autorité, le fait que son père fut catholique dans un pays protestant, ou encore qu’il n’écrivit jamais à sa femme, voilà le type d’indices qui permet à Stephen Greenblatt de faire des suppositions pertinentes sur la vie de Shakespeare. On découvre alors comment l’écrivain gagna les faveurs d’Elisabeth Ière malgré l’ironie et la provocation dont il usa vis-à-vis des puissants, pourquoi ses héros ne furent jamais des porte-étendard de l’une ou l’autre religion et dans quelle mesure on peut supposer que son mariage avec Anne Hathaway ne fut pas des plus heureux. Loin de privilégier une vision romantique du personnage, Stephen Greenblatt décrit un Shakespeare ambitieux et « obsédé par l’idée de devenir gentilhomme ». Mais lorsqu’il s’agit d’évoquer ce que Shakespeare a apporté au théâtre et à la poésie, l’auteur rend à César ce qui est à César. Sa subtile psychologie des personnages, ses minutieuses mises en scène du quotidien comme de l’extraordinaire, ses évocations détaillées de la nature et sa manière bouleversante d’exprimer l’amour, sont autant d’éléments qui expliquent la réussite rapide du jeune William Shakespeare, ainsi que son statut incontesté de dramaturge et poète parmi les plus grands que la terre ait porté.