Littérature française

Jean-Luc Coatalem

Mes pas vont ailleurs

Chronique de Marie Hirigoyen

Librairie Hirigoyen (Bayonne)

Jean-Luc Coatalem, arpenteur inspiré des lointains, met ses pas dans ceux de Victor Segalen, depuis Brest jusqu’à la forêt du Huelgoat où, en 1919, une mort mystérieuse attendit entre les roches moussues le médecin militaire-explorateur-poète. Dans « une approche buissonnière », Coatalem dit les voyages au long cours, la découverte à Tahiti de la culture déclinante du peuple maori, la rencontre manquée de peu avec Gauguin aux Marquises et surtout les allers-retours en Chine, la frénésie de la quête archéologique dans les immensités du pays, l’attrait de l’exotisme, la fascination de l’Autre, « l’exaltation du sentir ». Dans cette poursuite du double, il respecte les « souterrains » de cet homme énigmatique, inclassable, tourmenté, opiomane, nietzschéen. Il le sait mieux que personne, le frottement à l’ailleurs apaise les démons intérieurs : « Un Dehors qui éclairerait le Dedans, vous désincarcérant, vous élargissant, enfin musical dans la musique, le souffle du monde sur le front ».

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