Essais

Jean-Louis Brunaux

La Cité des druides

✒ Marie Hirigoyen

(Librairie Hirigoyen, Bayonne)

Loin du mythe et des clichés, cette recherche passionnante met au jour une image étonnante des druides, ces savants-philosophes, bâtisseurs des institutions politiques gauloises et acteurs de la circulation des connaissances.

Spécialiste du monde gaulois, Jean-Louis Brunaux, à rebours de nombreux historiens, « pour qui la Gaule ne fut qu’une vaste contrée primitive,dernier vestige de la Préhistoire », ramène à la vie une société disparue, fort bien organisée, encadrée par des hommes puissants, les druides. Au fil d’une étude claire qui court entre le IVe siècle avant notre ère et la conquête romaine, il nous guide dans les pas d’observateurs grecs et romains, les premiers grands reporters. Leurs écrits sont passés au crible, remis en question, leurs sources croisées et comparées. Strabon, Diodore de Sicile et surtout César et Poseidonios, disciple de Platon, ont été fascinés par les tribus gauloises et leur mode de fonctionnement. Pour étudier une civilisation sans écriture ni image,viennent à la rescousse du chercheur les récentes découvertes archéologiques qui ne cessent de révèler la richesse et la complexité de cette société. Les druides, littéralement ceux qui voient très loin, exercent une grande autorité spirituelle sur des communautés autonomes et reliées entre elles. Entourés des ouateis sacrificateurs et des bardes-poètes-musiciens, forts de leur profonde connaissance de la nature, ils pratiquent la divination, rendent la justice, excellent dans l’art oratoire, celui de la parole sacrée, enseignent aux jeunes, instaurent une nouvelle religion, communiquent avec les peuples voisins. Connus des pythagoriciens, ils croient comme eux à l’immortalité et à la migration des âmes. L’évolution collective des savoirs (physique, calcul, astronomie, géographie, botanique,médecine, généalogie, mesure du temps) circule à travers toute la Gaule. C’est ainsi que se crée, bien avant l’arrivée des Romains, un tissu social de quatre-vingts tribus, dont les représentants se rencontrent dans une grande assemblée annuelle, peut-être le premier jet de notre démocratie.

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