Littérature étrangère
Sandro Veronesi , Edoardo de Angelis
Commandant
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Sandro Veronesi , Edoardo de Angelis
Commandant
Traduit de l'italien par Dominique Vittoz
Grasset
27/09/2023
224 pages, 20 €
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Chronique de
Marie Hirigoyen
Librairie Hirigoyen (Bayonne) -
❤ Lu et conseillé par
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- Marie Hirigoyen de Hirigoyen (Bayonne)
✒ Marie Hirigoyen
(Librairie Hirigoyen, Bayonne)
Sorti « du sombre abîme de la mer », ce fait de guerre historique, relatant l’incroyable sauvetage en mer ordonné par un officier sous-marinier exemplaire, permet à ce récit percutant de rappeler le devoir sacré de tout marin.
En 2018, Veronesi est horrifié par la vague de xénophobie qui déferle sur l’Italie suite à l’arrivée massive de migrants dans le Sud du pays. Il rassemble alors un groupe d’amis pour protester devant ce déchaînement de haine contre les sauveteurs en mer et la politique des ports fermés. Il rencontre alors le cinéaste Edoardo de Angelis qui se saisit de l’histoire du commandant sous-marinier Salvatore Todaro. Ils écrivent ensemble ce roman qui sera adapté au cinéma. En octobre 1940, après avoir appareillé de La Spezia et passé Gibraltar sous le feu continu des Anglais, Todaro torpille un cargo qui navigue tous feux éteints, un canon à la proue. Il désobéit sans hésiter aux ordres des Allemands et prend à son bord vingt-six marins belges qui ne sont plus des ennemis mais des naufragés, appliquant ainsi le code de la mer : « Nous sommes des marins, des marins italiens, nous avons 2 000 ans de civilisation derrière nous et nous agissons en conséquence ». Veronesi, avec la force narrative qu’on lui connaît, reconstitue heure après heure cet épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale, illuminé par le portrait d’un commandant très singulier. Ancien pilote d’un hydravion abattu, il porte un corset de fer. À la fois guerrier et humaniste, pratiquant le yoga, passionné d’occultisme, il inspire le respect de son équipage. Autour de lui, plusieurs voix se font entendre tour à tour (second, radio, cuisinier, scaphandrier, canonnier) et disent l’ennui, l’inconfort de la vie sous l’eau, la nostalgie du pays, la camaraderie, l’effroi permanent de rester au fond. Dans l’étroit habitacle résonnent ainsi les langues et dialectes de l’Italie : le vénitien, le napolitain et le sarde utilisé pour les messages radio secrets. Un chœur bouleversant servi par la traduction inspirée de Dominique Vittoz.