Littérature étrangère
Michael Farris Smith
Nulle part sur la terre
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Michael Farris Smith
Nulle part sur la terre
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Demarty
10/18
16/08/2018
460 pages, 8,10 €
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Chronique de
Jean-François Delapré
Librairie Saint-Christophe (Lesneven) -
❤ Lu et conseillé par
9 libraire(s)
- Nathalie Claudel de La Compagnie des livres (Vernon)
- Jean-François Delapré de Saint-Christophe (Lesneven)
- Benoît Cagneaux de Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche)
- Linda Pommereul de Doucet (Le Mans)
- Nadia Sendin de BDP de la Gironde (St Medard en Jalles)
- Yann Leray de Alpha Bureau (Monistrol)
- Agathe Grandjouan de Bibliothèque pour tous (Nantes)
- Martine Szafranski de Mille et une pages (Avranches)
- Valérie Schopp de L'Arbre à mots (Rochefort)
✒ Jean-François Delapré
(Librairie Saint-Christophe, Lesneven)
C’est une femme qui revient sur ses pas, là où elle a grandi, avec sa fille qui lui tient la main et un sac poubelle sur l’épaule qui lui tient lieu de vie. C’est un homme qui sort de prison et revient là où il a grandi, mais où on ne l’attend pas avec des fleurs, mais avec des poings. C’est l’histoire de Maben et Russell, l’histoire d’une Amérique qui sent l’huile de vidange, la poussière et la rouille. Alors, évidemment, il n’y a « nulle part sur la terre » pour la rédemption de l’un, de l’autre. On peut ouvrir les fenêtres et foncer sur la highway, tout au bout il ne restera que l’inconnu d’une nuit sans lune, quand les mots ne servent plus à rien, sinon à bégayer un passé d’ivresse coupable. Ici, personne ne gagne, chacun cherche à s’en sortir sans avoir la clé. Les flics font du gras, les héros n’en sont pas, l’Amérique laisse suinter son fard à joue, le rimmel coule noir et dégouline jusqu’au soleil levant. C’est un roman de boxeur, qui vous laisse groggy, pantelant, bouche ouverte.