Littérature étrangère
Collectif
Cocktail Sugar
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Collectif
Cocktail Sugar
Traduit du coréen sous la dir. de Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet
Zulma
06/10/2011
400 pages, 22 €
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Chronique de
Jean-François Delapré
Librairie Saint-Christophe (Lesneven) -
❤ Lu et conseillé par
3 libraire(s)
- Geneviève Gimeno de Maupetit (Marseille)
- Aurélie Paschal
- Simone Roche
✒ Jean-François Delapré
(Librairie Saint-Christophe, Lesneven)
Que sait-on de la Corée du Sud ? Que sait-on de ses écrivains ? C’est tout à l’honneur de Zulma de nous proposer un cocktail détonant de jeunes auteurs coréennes. Bienvenue dans un autre monde !
Ce qui frappe d’abord, c’est la liberté de ton, cette manière si simple et si directe de poser les mots. Il y a dans ces écritures une fraîcheur incroyable. L’art de la nouvelle est très difficile à maîtriser. Ici, il l’est admirablement. Ces huit récits parlent d’un pays aux multiples facettes, une multitude de facettes décrites par des femmes, une multitude de facettes dont la principale est probablement le machisme qui imprègne toute la société coréenne. Mais ce que ces auteurs disent de plus beau, c’est que la tradition, si importante et si prégnante, n’est pas étouffante, qu’elle est suffisamment souple pour s’adapter aux bouleversements du monde. Quoi de plus présent que le culte des anciens, quoi de plus beau que le regard d’une mère ? Ce qui est étrange également, c’est que ces huit nouvelles se répondent et se correspondent. Elles auraient pu être écrites par un seul auteur, tant elles se font écho. Une évidence à la lecture de ce recueil : lire ses nouvellistes n’est-il pas le meilleur moyen de découvrir un pays, de visiter ses strates, d’appréhender sa complexité, de toucher la multitude de ses visages… Dans Cocktail Sugar et autres nouvelles de Corée, les auteurs rendent compte des curieux télescopages entre la tradition et les nouvelles technologies, la modernité, l’influence de l’Occident sur la culture populaire, la façon dont elles s’interpénètrent, se rencontrent et se renouvellent. Il y a de la beauté à chaque page, non seulement dans les mots, mais surtout dans les attitudes des hommes et des femmes de cette Corée si secrète pour nous, Français, et qui, peut-être davantage encore parce qu’elle est écrite par des femmes, se révèle bouleversante d’humanité. Voilà un livre qui se referme avec un sourire et des larmes.