Littérature étrangère

José-Luis Peixoto

La Mort du père

Chronique de Isabelle Theillet

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« Je suis revenu aujourd’hui vers cette terre désormais cruelle. Notre terre, papa. » Ainsi débute l’hommage très personnel de Peixoto, nouvelle voix de la littérature portugaise, à son père. Nous sommes loin de la fiction, mais comme dans son précédent roman Livro, paru en août 2012 (Grasset) et largement célébré, nous ne pouvons que louer ses talents d’écrivain. Il avance par petites touches dans l’évocation de ce père parti trop tôt. L’hôpital, le traitement, le cimetière, le retour du fils dans la maison paternelle. Aller dans sa chambre, enfiler ses vêtements, sa montre et découvrir dans le miroir un double de lui. Dans le tiroir de sa table de nuit, retrouver une de ses lettres d’enfant : « j’aime mon papa/j’aime mon petit papa/je n’ai rien à te donner/mais je te donne ma tendresse ». Ce texte d’à peine 60 pages, sensible et pudique, où tant de choses sont évoquées en pointillé pour ne pas oublier, est un témoignage universel d’amour et une réflexion sur la perte d’un père, de nos pères, du père.

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