Jeunesse

Lian Hearn

Shikanoko, livre 1

✒ Marianne Kmiecik

( , )

Après nous avoir envoûtés avec la saga consacrée au Clan des Otori et un très beau roman intitulé La Maison de l’arbre joueur (tous publiés chez Gallimard), Lian Hearn revient enfin avec une nouvelle épopée plongeant le lecteur dans un Japon médiéval fascinant. Quatre tomes sont d’ores et déjà prévus.

Née en Angleterre, ayant passé une partie de son enfance au Nigeria et vivant depuis les années 1970 en Australie, Lian Hearn est une auteure aux multiples sources d’inspiration. Passionnée par le Japon, sa culture comme ses coutumes ou sa langue, elle décide de se lancer dans l’écriture de romans prenant pour décor le Japon féodal. Elle opte alors pour la publication sous pseudonyme, se choisissant pour patronyme le nom de Hearn, en hommage au célèbre écrivain irlandais, Lafcadio Hearn, spécialiste de la culture japonaise, qui passa une grande partie de sa vie au pays du Soleil levant et en prit finalement la nationalité. C’est ainsi que nous sont parvenus les cinq tomes de la formidable saga Le Clan des Otori. Rappelez-vous l’histoire de Takeo, jeune homme voué à un grand destin de samouraï, et de Kaede, splendide jeune femme, rebelle, intelligente et intrépide, qui entraînait le lecteur au cœur d’un Japon teinté d’étrange et de surnaturel. Il y était question de destinée, de batailles, de guerre de clan, de religion, de vengeance, autant que d’amour, de relations familiales et d’art. Si l’univers créé par Lian Hearn a pour décor un Japon médiéval assez proche de la réalité, l’auteure excelle à intégrer des éléments surnaturels à ses récits. Il en va ainsi dans L’enfant du cerf, premier des quatre tomes qui composeront l’ensemble de la saga Shikanoko. Dans ce premier volume, on rencontre Kazumaru, jeune garçon héritier d’un puissant domaine, dont l’éducation est confiée à son oncle après la mort de son père. Laissé pour mort dans la montagne par son oncle avide de lui ravir son héritage, Kazumaru est recueilli par un sorcier qui fera de lui l’enfant du cerf, le rebaptisant ainsi Shikanoko. Propulsé au beau milieu d’intrigues qui le dépassent, le garçon doit apprendre à maîtriser ses nouveaux pouvoirs tout en gardant son indépendance. Happé dès les premières pages par un style vif et magnétique, le lecteur se laisse emporter par le génie de cette narration pleine de rebondissements. Laissant parfois le lecteur démêler les tenants et aboutissants des événements, cherchant à savoir quelles intentions réelles dirigent les actes des personnages, bons ou mauvais, l’auteure instaure une atmosphère mythique et surnaturelle d’une originalité fascinante. Que l’on soit un lecteur assidu des œuvres de Lian Hearn ou que l’on souhaite découvrir son travail, L’enfant du cerf se révélera une lecture palpitante d’une grande audace, qui ravira adolescents et adultes.

Les autres chroniques du libraire