Essais
Jim Fergus
Mon Amérique
-
Jim Fergus
Mon Amérique
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nicolas de Toldi
Le Cherche midi
05/09/2013
304 pages, 20 €
-
Chronique de
Christine Lechapt
Librairie Maison du livre (Rodez) -
❤ Lu et conseillé par
9 libraire(s)
- Betty Trouillet
- Guillaume Boutreux de M'Lire (Laval)
- Delphine Bouillo de M'Lire (Laval)
- Nadège Badina de Le Square (Grenoble)
- Julie Uthurriborde de Montmartre (Paris)
- Nathalie Iris de Mots en marge (La Garenne-Colombes)
- Mélanie Le Loupp
- Cécile Hazai de Mots en lignes (Courbevoie)
- Olivier Oix de Privat (Toulouse)
✒ Christine Lechapt
(Librairie Maison du livre, Rodez)
Après Espaces sauvages, l’auteur de Mille femmes blanches et de La Fille sauvage (Pocket) explore une nouvelle fois cette Amérique authentique qu’il connaît si bien. Un texte écrit au rythme de nombreuses parties de chasse et de pêche.
N’étant ni farouchement contre, ni foncièrement pour la chasse et la pêche, rien ne me prédestinait à tomber sous le charme du livre de Jim Fergus. Mais ce que j’y ai découvert est plutôt celui d’un merveilleux art de vivre. Mon Amérique est une compilation de chroniques non publiées écrites entre février 1994 et 1997, relatant les six années pendant lesquelles l’auteur a sillonné la campagne américaine. Amoureux fou de la nature et des grands espaces, Jim Fergus arpente le pays en compagnie de son fidèle labrador Sweetzer et d’amis, connus (Rick Bass) ou moins connus, afin de s’adonner à sa passion : principalement la chasse aux oiseaux, mais également la pêche. Du propre aveu de l’auteur, les chasseurs ou les pêcheurs sont de grands « gamins qui traînent partout dans la campagne en essayant de se persuader – et de persuader leurs familles – que ces poursuites sont une activité sérieuse et assez importante. » Ce qu’il avoue surtout, c’est que de telles activités sont pour lui une manière, comme l’a dit Ortega Y Gasset, de se mettre « en vacances de la condition humaine ». Grâce à son incroyable talent de conteur, Jim Fergus nous convie à partager le quotidien de ces hommes « coupés du monde » qui se retrouvent le soir autour d’un bon repas et d’une bonne bouteille pour célébrer leur journée, le bon travail des chiens ou pour parler de tout… sauf de politique, de problèmes économiques ou privés. Bien loin de la ville et de ses turpitudes (la chronique « Rencontre avec la police des chiens » est à mourir de rire !), on mesure à quel point Jim Fergus puise dans ses expériences quotidiennes la matière de ses magnifiques romans. On y découvre surtout un homme touchant et authentique qui donne une envie irrépressible de se replonger dans son œuvre.