Essais
La race en question
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Johann Chapoutot
La Loi du sang
Gallimard
16/10/2014
576 pages, 25 €
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Dossier de
Christine Lechapt
Librairie Maison du livre (Rodez)
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Patrick Tort
Sexe race & culture
Textuel
17/09/2014
112 pages, 16 €
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Dossier de
Christine Lechapt
Librairie Maison du livre (Rodez) -
❤ Lu et conseillé par
2 libraire(s)
- Florence Zinck de Sauramps Comédie (Montpellier)
- Christine Lemoine de Violette and co (Paris)
✒ Christine Lechapt
(Librairie Maison du livre Rodez)
L’Histoire nous a démontré par le passé que les grands bouleversements pouvaient favoriser les théories les plus archaïques. Comment peut-on s’en prémunir et faire face efficacement à ces difficultés ?
Rarement dans l’Histoire, une idéologie aussi nauséabonde que celle du iiie Reich n’aura été autant suivie d’effets dans la pratique. Pour comprendre comment des millions d’Allemands ont pu y adhérer, Johann Chapoutot nous livre, dans un style volontairement décalé, un manuel d’instruction pour penser et agir comme « un bon nazi ». La propagande hitlérienne se base sur le mythe d’une race nordique forte, en parfaite osmose avec la nature et d’une moralité irréprochable, pourtant pervertie par la Révolution française, les Lumières et le christianisme. C’est donc en procréant (en pérennisant la pureté de la race) et en combattant (les ennemis intérieurs et extérieurs), que l’Allemagne pourra renaître de ses cendres et enfin régner. Grâce à des propos glanés dans des revues, des livres ou des discours, on mesure ainsi avec Johann Chapoutot à quel point la société allemande de l’époque était imprégnée de cette répugnante idéologie. Après cet exposé, on peut légitimement se poser la question de savoir quels arguments utiliser pour combattre de telles idées. Dans notre société en plein bouleversement, deux thèses s’affrontent pour parler de la notion de race et de sexe. Seraient-elles de simples réalités biologiques, ou plutôt de pures constructions sociales ? Pour Patrick Tort, grand lecteur de Darwin, il est important de dépasser ce débat stérile entre l’inné et l’acquis, entre nature et culture. Grâce à des arguments venant des deux camps, il nous invite donc à mieux reconnaître l’Autre comme un semblable « autrement construit ». C’est à cette seule condition que l’on pourra éviter un retour vers l’archaïque, signe de déclin d’une civilisation et qui fait le lit d’idées rétrogrades. Une réflexion indispensable pour enfin vivre en bonne intelligence avec nos semblables et éviter les erreurs du passé.