À la mesure de nos silences

Si l’Histoire n’a pas fini de nous livrer tous ses secrets, François Valent, journaliste à la retraite, n’en a pas terminé non plus. À 82 ans, François se sait au soir de sa vie. Le jour où il croise sa belle-fille excédée et impuissante devant le comportement de son fils, François se sent investi d’une mission, celle de convaincre Antoine, son petit-fils, de ne pas abandonner ses études. La chose n’est pas aisée, l’adolescent étant plus préoccupé par ses écrans que par la vie réelle. Enlevé à la sortie du lycée, Antoine ne voit dans cet événement que la proposition alléchante de son grand-père : un chèque de 150 000 euros qui lui permettrait de mener librement sa vie. Seulement, cette excursion aveyronnaise sur les traces de l’enfance de son grand-père risque de lui apporter davantage qu’une simple transaction financière. Là, dans la tiédeur de la Volvo familiale, François se confiera, lui racontant un drame mêlant peur et lâcheté dans une époque qui ne retient que les héros. L’occasion pour Antoine de mieux appréhender le monde qui l’entoure. Loin de tomber dans une facilité romanesque sans saveur, Sophie Loubière livre un récit sensible, qui éclaire un fait peu connu de l’Histoire française.