Pour qu'il neige

Cherchant à se rapprocher de sa mère, d'origine hong-kongaise, qu'elle ne connaît finalement plus si bien, la narratrice prépare minutieusement un voyage à deux au Japon. S'ensuit le récit détaillé de leur déambulation tokyoïte puis à Kyoto, les musées visités, les quartiers arpentés, les repas partagés, les boutiques explorées. À la grande discrétion de la mère, qui ne s'exprime que très peu, répondent les hésitations de la fille, qui peine à partager ses pensées avec elle. Ces retrouvailles se révèlent plutôt brumeuses et peu réussies. Ce voyage est également l'occasion de replonger par petites touches, en un va-et-vient ininterrompu de la mémoire entre passé et présent, dans les souvenirs des deux femmes. Tout en pudeur et en grâce, ce roman d'une grande délicatesse relate finement les relations distendues et le poids des non-dits entre mère et fille. Une belle découverte, retranscrite avec talent par la traduction de Claro.