Polar

Marin Ledun

L'Homme qui a vu l'homme

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Chronique de Brice Vauthier

Librairie L'Étagère (Saint-Malo (Paramé))

Le dernier roman de Marin Ledun est une merveille brute. Brute certes, mais d’une justesse à couper le souffle. Le début est rythmé, suffocant, violent, juste, magnifiquement écrit. Dans ce Pays basque du nord (Iparralde, en Basque) balayé par les vents violents de la tempête Klaus de janvier 2009, le lecteur assiste impuissant à l’enlèvement du militant Jokin Sasco. Sa sœur Eztia va tout faire pour tenter de le retrouver et sera aidée par le journaliste Iban qui « n’est qu’un Erdaldun », (« Celui qui ne parle pas Basque ») et qui se retrouvera au cœur d’un combat qui le dépasse largement. Tout y est : la violence des GAL, le désespoir d’une sœur impuissante, la noblesse d’une cause… Ce livre noir nous impose une logique de la violence implacable qui ne peut laisser le lecteur impassible. Pour poursuivre cette lecture, je conseille l’excellent ouvrage de François Sureau, Le Chemin des morts (Gallimard), qui apporte également un éclairage sur les mouvements indépendantistes basques des années 1980.

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