Littérature étrangère

Elisabeth Asbrink

1947

photo libraire

Chronique de Brice Vauthier

Librairie L'Étagère (Saint-Malo (Paramé))

1947 est une année à part. À tous les endroits du globe, un événement marqua un territoire. Les habitants de l’époque sentaient-ils que cette année allait être si particulière ?

En Afrique, on se souviendra que les Italiens abandonneront leurs droits sur l’est du continent ; en Amérique du sud, des nombreuses guerres civiles ; en Palestine, un partage qui engendrera la majorité des conflits à venir. Mais qu’ont tous ces événements en commun ? Dans ce roman de la collection « Cosmopolite » de Stock, le lecteur va être percuté par les histoires formant la grande Histoire : deux ans après la Seconde Guerre mondiale, que faire des millions de réfugiés et déportés ? Quand bien même les problèmes purement matériels seraient réglés, comment l’Europe peut-elle gérer les millions d’enfants de déportés alors que sitôt la guerre terminée, les États-Unis préparaient la guerre froide (ce n’est pas un hasard si la CIA est créée la même année). Comment aider individuellement tant de cas similaires ? La réponse tombe : en créant des camps pour enfants de déportés. Dans cette foule de victimes du nazisme, le père de l’auteure, Joszéph, alors enfant, va prendre une décision qui modifiera sans doute sa vie et celle de sa fille, à l’instar de George Orwell écrivant 1984 la même année et qui ne se doutait sans doute pas qu’il allait changer à tout jamais le genre littéraire qu’est l’anticipation.

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