Littérature française

Sarah Koskievic

Hazel

Chronique de Cyrille Falisse

Librairie Papiers collés (Draguignan)

Elle ferme les bouches, Hazel, quand elle entre dans une pièce. Tout le monde la voit, la regarde, son grand corps maigre, ses bras striés de cicatrices. Avec ses désir d’ailleurs, ses yeux fardés de noir, elle attend que la vie passe, qu’un souffle la précipite. Puis Ian arrive, il débarque et ravage le peu qu’il reste. Il en fait sa chose. Hazel accepte : le vide, c’est mieux avec lui. Et tant pis si c’est sombre. Hazel raconte une histoire d’amour, une passion au vitriol, à travers plusieurs points de vue, d’observation, dans une langue nerveuse et incisive. Elles sont rares les histoires d’amour qui laissent des traces dans la littérature contemporaine. Les crues, les sales et sordides, celles qui humilient et avilissent. Sarah Koskievic écrit avec de la lave. On sent sourdre, dans ce texte haletant et obsédant, une colère qui envoie valdinguer les contes de fées et les citrouilles, dévastés par la puissance  narrative déployée par l’auteure. Une bombe !

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