Asphalte

Il court, fatigue ses pas, accélère, se rue à l’aveugle sur des trottoirs et traverse des rues sans que le feu ne passe au rouge. Il prend des risques à s’exposer ainsi à l’air libre. Mais que risque-t-il vraiment à part devenir un courant qui tourbillonne et fait voler les feuilles d’automne ? À la maison, elle n’est plus là, il n’y a plus que lui et ses obsessions littéraires, lui, ses colères et ses mains qui cognent. Il n’a plus de mère, alors il court car dans le mouvement et, avec la vitesse, les visages deviennent flous. Ils se confondent et peuvent tous devenir, le temps d’une fraction de seconde, celle qui manque. Ou alors ils prennent la forme d’un ange, la dame en noir qui écoute, Rachid qui skate aussi vite qu’il ne court, Justine qui l’invite à regarder à l’intérieur de lui. Un premier roman tout en rythme et en foulées pour maîtriser le souvenir, le dompter et vaincre les ogres qui nous terrorisent et nous plaquent dans l’ombre.