Essais

Anne Boyer

Celles qui ne meurent pas

LS

✒ Lyonel Sasso

(Librairie Dialogues, Morlaix)

Il y a un geste, assez révélateur, de la poésie innervant le texte d’Anne Boyer : celui d’envoyer ses propres cils, tombant suite aux effets de la chimiothérapie, à toutes les personnes qui ont fui après l’annonce de la maladie. Geste imaginaire ou véritable, peu importe. Les cils deviennent bien des larmes. Celles qui ne meurent pas possède et formule une idée de ténacité. Tenir face aux stéréotypes et ainsi parler de toutes celles qui n’ont pas survécu au cancer du sein et qui ont été, tout autant remarquables, que les survivantes. La maladie révèle la réalité ou, peut-être, montre le réel tel qu’il est. Dur, ample, complexe et fourmillant de détails. Boyer a aussi l’audace magnifique de confronter la pudeur supposée de la maladie face aux nouvelles technologies. Annoncer un terrible diagnostic sur les réseaux sociaux, lire son avenir à travers diverses informations livrées par Google, deviennent de nouvelles coutumes. Ce texte est formulé sur une racine très ancienne et superbe : le courage. Il n’y a rien à dire de plus.

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