Littérature française

Laurence Tardieu

Une vie à soi

AM

✒ Aurélia Magalhaes

(Bibliothèque/Médiathèque Hélène Oudoux, Massy)

Automne 2011. Un peu par hasard, Laurence Tardieu visite l’exposition consacrée à Diane Arbus. Un choc ! L’auteure, en pleine crise existentielle, trouve dans l’œuvre de la photographe un écho à sa propre vie.

Est-ce le hasard qui a guidé Laurence Tardieu au musée du Jeu de Paume cet après-midi de l’automne 2011 ? Ou la nostalgie de l’enfance, le désir de retrouver cet endroit où elle venait avec ses parents… Dans tous les cas, rien ne la prédisposait à la surprise qui l’attendait, au choc que va représenter sa rencontre avec l’œuvre de Diane Arbus. Touchée par son travail, Laurence Tardieu veut en savoir plus sur la photographe. En se penchant sur sa biographie, elle découvre à quel point leurs histoires, à quarante ans d’intervalle, sont étonnamment liées. Toutes deux viennent d’un milieu dit privilégié, mais qui les a corsetées et empêchées de se préparer à la vie. Toutes deux ont cherché à s’émanciper par la pratique de leur art. Et c’est dans cette pratique devenue vitale qu’elles puisent leur énergie et une certaine conception de l’existence : le rejet des barrières entre les êtres, la détestation des apparences. La rencontre avec Diane Arbus agit comme un détonateur. La narratrice fait ressurgir des souvenirs qu’elle tenait cachés. Elle revisite sa propre histoire, une enfance où la peur a tenu une grande place, cette crainte de mal faire, de ne pas être à sa place… avant qu’elle ne réalise que c’est avec l’écriture qu’elle a combattu cette peur et que c’est elle qui lui a permis de s’affirmer et de trouver sa propre voie. Laurence Tardieu entremêle les éléments biographiques de la photographe, ses propres souvenirs, ses rêves et sa vie d’aujourd’hui. Elle raconte ce que fut cette femme et l’interpelle, comme pour nous montrer à quel point elle est vivante. De ce récit singulier émerge la conviction que l’art, qu’on le pratique ou qu’on le laisse nous traverser, aide à vivre.

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