Est-ce parce qu’elle ne cesse d’évoluer que la ville souffre chez les plus grands de stéréotypes ? Lieu déshumanisant, pollué, gris… Ce n’est pourtant pas cette image qui se dégage en général des livres pour enfants. Plusieurs d’entre eux tentent, sous des formes diverses, de faire de la ville un espace rêvé, un cadre de vie qu’il convient d’inventer à la lumière des progrès des hommes.

Dans ma ville il y a…, joyeux livre cartonné, permet aux plus petits de se situer dans l’univers urbain. À travers une balade poétique, on découvre le fonctionnement de la ville, les transports mais aussi les lieux où s’arrêter pour rêver. La ville nous apparaît comme accueillante, le narrateur noue avec elle un lien de complicité. Mais la ville peut se transformer considérablement sous l’influence des hommes. Ainsi, dans Les Gratte-ciel, Germano Zullo et Albertine se moquent des mégalomanes qui bâtissent des immeubles démesurés pour prouver leur puissance. L’humour de cet album tout en longueur consiste en une juxtaposition de deux immeubles qui, s’ils grimpent toujours plus haut sont aussi des tours toujours plus branlantes. Peu de dialogue mais une infinité de détails plus amusants les uns que les autres.

C’est dans le cahier Jeux sur la ville que l’espace urbain montre sa plasticité. Lieu d’expression artistique insolite, la ville est aussi un lieu chargé d’histoire. La bonne idée est de présenter différentes villes afin de découvrir d’autres coutumes. Le mélange entre photos et illustrations laisse à penser que ces territoires que nous habitons sont des sources d’inspiration sans fin pour celui qui sait les observer.

Le rôle des hommes dans la construction des villes, c’est l’angle d’attaque de la nouvelle collection de Gallimard, « Les Yeux de la découverte ». De manière claire, précise et au travers d’une iconographie variée, ce documentaire montre que la question de l’urbanisme n’a cessé de questionner les hommes. Il met également en lumière les nouvelles problématiques qui émergent et auxquelles les populations de demain devront se mesurer : pollution, transports, services publics…

La ville est un sujet inépuisable. S’il permet de se situer dans un espace, il offre en outre l’opportunité de s’ouvrir sur l’autre, celui avec qui construire cet espace de vie.