Essais

Nicole Lapierre

Sauve qui peut la vie

photo libraire

Chronique de Aurélia Magalhaes

Bibliothèque/Médiathèque Jean Cocteau (Massy)

Certains connaissent peut-être Nicole Lapierre pour ses enquêtes de sociologie. Elle nous revient avec un livre étrange, inclassable, mais terriblement nécessaire. S’il débute par les portraits de sa mère et de sa sœur, qui se sont suicidées pour des raisons à jamais obscures, et par la description de son père, un Juif polonais exilé en France où il est devenu médecin, il n’en demeure pas moins qu’elle puise au sein de ces épisodes tragiques la matière à penser un univers romanesque. De ces fêlures, de ce passé qui s’est transmis en silence, elle rejette la tentation de la victimisation. Au contraire, elle dirige son regard et le nôtre sur ce qu’il y avait de profond, de vivant, au sein de ces personnes. Sa famille, de même que tous ceux qui auront connu un sort aussi tragique, sont les héros de son texte. Les réduire à un destin unique est une criminelle aberration. Ce sont ces barrières que Nicole Lapierre nous enjoint à faire reculer.

illustration

Les autres chroniques du libraire