Littérature française

Henry Raczymow

Un garçon flou

photo libraire

Chronique de Christophe Daniel

Librairie La 25e Heure (Paris)

Richard Federman, le narrateur et protagoniste du lumineux roman d’Henri Raczymow, a 20 ans en 1968. Un garçon flou raconte la fin des années de lycée et l’entrée dans la vie estudiantine de Richard, le départ de la banlieue parisienne, où il vit avec sa mère, pour une chambre de bonne du seizième arrondissement et le bouillonnement politique et insurrectionnel de Mai 68 dans les rues du Quartier Latin. Mais ce qui fait la force et la gaieté du roman, ce qui le rend si profondément attachant, ce sont les errances et les élans, les désirs multiples et contrariés de son héros. Car Richard Federman, loin de partager l’engagement politique de son ami Lulu, n’a que deux préoccupations dans la vie en 68 : l’amour des femmes et la littérature. « Ma vie, nul doute, est parvenue à un tournant essentiel », dit-il. Le récit de ses amours débutantes, des choix nouveaux à faire, ou pas, des questions qui se posent, des idées qui s’opposent, tout cela est restitué par Raczymow avec une écriture subtile et un rythme énergique. De qui Richard est-il amoureux ? De Léna ou de Rosine ? De Mme Sarfati ? D’Esther Litvak ? Dans cette Éducation sentimentale réinventée, Henri Raczymow nous offre un texte joyeux et enlevé, ainsi qu’un hommage léger à Gustave Flaubert.

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