Littérature française
Dominique Fabre
Des nuages et des tours
-
Dominique Fabre
Des nuages et des tours
L'Olivier
01/01/2005
160 pages, 16 €
-
Chronique de
Christophe Daniel
Librairie La 25e Heure (Paris) -
❤ Lu et conseillé par
4 libraire(s)
- Dominique Paschal
- Alexandra Romaniw de L'Atelier (Paris)
- Marianne Kmiecik
- Anne-Françoise Kavauvea de Point d'encrage (Lyon)
✒ Christophe Daniel
(Librairie La 25e Heure, Paris)
Après le très beau Il faudrait s’arracher le cœur (Points, 2013), Dominique Fabre nous revient aujourd’hui avec la chronique sensible et merveilleuse du quartier qu’il habite Porte d’Ivry, où l’humain navigue toujours au cœur de l’urbain.
C’est à l’invitation de la revue Le Matricule des Anges que Dominique Fabre avait accepté d’écrire la chronique des jours passés Porte d’Ivry, durant cinq années dans une France gouvernée alors par Nicolas Sarkozy. L’idée d’en retravailler le texte pour en faire un livre aujourd’hui était pertinente et le résultat est précieux. On y retrouve tout le talent d’écrivain de Dominique Fabre et la forme spécifique du récit qu’il nous offre - chronique du quotidien d’un quartier et de ses habitants - donne une force singulière au livre et provoque une émotion particulière à son lecteur. Que son regard nous dévoile le cocasse ou le grave, l’éphémère d’une rencontre dans le bus PC2 ou la permanence des relations de voisinage au fil des jours qui passent, c’est toujours le miracle d’une flânerie attentive et engagée qui nous est livré dans ces pages. Mêlant l’observation de la vie des autres au bas des tours à des détours plus personnels et des souvenirs intimes, Dominique Fabre, dans sa présence au monde qui l’entoure et dans sa manière d’en rendre compte a ce pouvoir magique de consoler nos solitudes. « Juste garder les yeux ouverts : on n’est jamais tout à fait seul ainsi ». Les tours du quartier ont des allures de Babel parisienne, on y est venus d’un peu partout. Et les saisons passent à la Porte d’Ivry avec leur lot de nuages et leurs lumières changeantes, et l’air de rien, tout en délicatesse, de ce microcosme à la périphérie de la ville qu’il décrit avec une belle et profonde empathie, Dominique Fabre nous dit beaucoup. Nul doute que ce texte constitue une nouvelle pierre précieuse dans le jardin extraordinaire qu’il crée de livre en livre. Alors pour ceux qui ne connaissent pas encore son œuvre, et pour les autres aussi, cette Porte d’Ivry permet d’y entrer d’une merveilleuse manière.