Les Villes de la plaine

La ville de Sir est le berceau d’une civilisation imaginaire qui emprunte des traits à l’Égypte et à la Babylonie, mais aussi à l’Ancien Testament. Là s’est développée une civilisation du livre, monothéiste avant l’heure. Le scribe Asral est chargé de produire une copie neuve du testament d’Anouher, le héros mythique qui donna ses lois à la ville. Afin de veiller sur ces précieux écrits, il engage Ordjéneb, un homme simple mais doué de bon sens, venu des montagnes. Grâce à lui, le scribe réalise très vite que la langue sacrée qu’il transcrit est vieillie et que ses mots ont changé de sens. La vraie fidélité à l’esprit des lois consisterait donc à les reformuler, afin qu’elles soient à nouveau comprises telles qu’elles avaient été pensées à l’origine. Asral se lance donc secrètement dans la rédaction d’une seconde copie, qui est en réalité une traduction. Le fidèle « Ordjou », avec ses questions et son regard d’étranger qui ignore tout d’Anouher et de la langue locale, se révèle un allié précieux dans cette folle entreprise. Mais les juges de la ville, gardiens de l’Écriture, ont bientôt vent de l’affaire et en mesurent très vite le caractère dangereux. Les découvertes d’Asral sur un texte qui s’avère avoir été transformé et amendé pour mieux contrôler la population vont mettre en péril les fondements mêmes de la société et du pouvoir en place. Face à ses révélations, la guerre civile éclate dans les rues de Sir et gagne bientôt l’autre ville de la plaine, peuplée de transfuges et de bannis… Avec son merveilleux talent de conteuse, Diane Meur nous livre une fresque éblouissante, qui salue l’érudition et l’esprit, et pose habilement les grandes questions de la religion et des systèmes politiques. Ce roman foisonnant, au suspense haletant, parvient dès les premières pages à capter l’attention grâce à ses personnages puissants et attachants. Entre quête de vérité et parcours initiatique, amour et politique, mythe et archéologie, ce grand roman au souffle épique se dévore et devrait passionner les lecteurs.