Dell Parsons, professeur d’université à la retraite, se souvient des années qui ont marqué sa vie. Montana, 1960. Âgé de 15 ans, Dell mène une vie heureuse entre son père, un ancien de l’Air Force, sa mère, une institutrice discrète, et sa sœur jumelle Brener. Mais ce père charismatique et débrouillard est aussi le roi des combines louches. Menacé de mort par un créancier, il décide de braquer une banque. Le hold-up échoue, les époux Parsons sont emprisonnés et Dell a le choix entre la fugue et l’orphelinat. Aidé par une amie de sa mère, il s’enfuit au Canada. Il arrive dans le Saskatchewan chez Arthur Remlinger, personnage énigmatique aux idées politiques dérangeantes et au passé trouble. Tandis que Dell s’efforce de surmonter les épreuves, il prend conscience de la violence des hommes qui l’entourent. Envoûtant et spectaculaire, ce roman du silence et de la mémoire explore la perte de l’innocence et la complexité de l’âme humaine. C’est aussi un hymne puissant à la liberté, à la grandeur de la nature et au désir de vivre. Un chef-d’œuvre.
Page — Votre roman démarre avec une accroche détonante : on apprend que les parents de Dell, des gens pourtant tout à fait ordinaires, ont commis un hold-up. Pourquoi avez-vous choisi de révéler au lecteur dès les premières lignes la tragédie qui a marqué la vie du narrateur ?
Richard Ford — Je n’envisageais pas de livrer au lecteur l’intégralité des événements (et je ne les vois en aucun cas comme des tragédies. Je ne suis pas certain de savoir ce que sont les tragédies). J’en ai juste dit assez pour intriguer le lecteur et l’inciter à poursuivre sa lecture. À partir de là, j’ai imaginé quelles seraient les conséquences morales et physiques, sur la vie d’un jeune homme, de voir ses parents devenir braqueurs de banque. Et les conséquences pour lui d’être abandonné et enrôlé de force pour participer à des meurtres. Pour moi, les romans essayent toujours de gagner l’indulgence du lecteur et autorisent l’auteur à imaginer, à écrire tout ce qu’il désire. Mais en effet, c’était une accroche. J’aime ça en tant que lecteur. […]
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