Bande dessinée

Tardi , Accordzéâm

Le Dernier Assaut

photo libraire

Chronique de Bruno Moulary

Librairie Le Cadran lunaire (Mâcon)

Tardi nous a souvent confrontés à l’indicible à travers la représentation de champs de bataille, des blessures ouvertes, des gueules cassées, des animaux éventrés. Il est l’un des rares à avoir su imposer son imaginaire au point d’en faire un référent collectif. En cela, il rend hommage sans cesse aux victimes de la Première Guerre mondiale. À l’inverse de nombre de publications interrogeant le même sujet, Tardi n’utilise jamais la guerre comme une scène, comme une toile de fond. Son vocabulaire formel tout entier semble être né de cette confrontation. De Adieu Brindavoine, en passant par Adèle Blanc-Sec (Casterman), il en a fait le cœur même de son style. Le Dernier Assaut affronte à nouveau cette thématique et continue à la maltraiter, à la combattre, à l’extraire du seul documentaire, pour aller vers le foisonnement. L’incompréhension de Tardi, c’est cette humanité sacrifiée, c’est la guerre elle-même, plus encore que l’Histoire et sa chronologie.

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