Essais

Pierre Rosanvallon

Le Siècle du populisme

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Chronique de Juliet Romeo

Librairie La Madeleine (Lyon)

Dans Le Siècle du populisme, Pierre Rosanvallon, spécialiste de l’Histoire de la démocratie et de la vie politique française, analyse les mouvements populistes qui révolutionnent notre modèle politique.

Qu’est-ce que le populisme ? Existe-t-il un populisme de gauche et un populisme de droite ? Existe-t-il une internationale populiste ? Qu’ont en commun Jean-Luc Mélenchon, Donald Trump et Viktor Orban ? Ces questions traversent le court essai que l’auteur propose sur la question. Au travers d’une analyse historique et politique, on découvre à la fois ce qui définit le populisme (mythe du peuple uni et unique, rejet de la démocratie parlementaire et des intermédiaires, culte du référendum et de l’appel au peuple, protectionnisme et repli identitaire), ce qui le construit (l’appel aux passions et aux émotions) et ses sources historiques (le bonapartisme et le boulangisme en France, la particularité des démocraties sud-américaines…). Dans un style simple et accessible, mais sans tomber dans la facilité, l’auteur livre un éclairage passionnant sur notre vie politique et les mouvements actuels, pointe les risques de dérives identitaires en s’appuyant sur les précédents historiques et, surtout, livre une critique efficace et constructive du mouvement populiste, même quand il s’appuie sur les meilleures intentions. Il n’y a pas qu’un seul peuple, sans classes sociales ni inégalités hommes/femmes, géographique et la solution la plus simple est rarement la meilleure. L’exemple le plus marquant du livre est sans doute celui concernant la dénonciation des 1 % les plus riches contre les 99 %, comme si ces 99 % étaient un ensemble, comme si on pouvait regrouper sous le nom de peuple des cadres et des ouvriers ou des actifs et des chômeurs. Sans être un ouvrage militant, Le Siècle du populisme est un livre engagé qui questionne notre société et vient rappeler que, si le populisme est le symptôme de la maladie démocratique et non son remède, la rénovation de nos institutions et de notre vie politique est essentielle.

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