Littérature étrangère

Jenny Offill

Le Livre des songes

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Chronique de Charlène Busalli

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Face à une mère qui perd un peu plus pied chaque jour, une petite fille découvre le monde d’une manière peu ordinaire. Un roman empreint d’une imagination foisonnante.

Grâce a une maman épatante. Elle parle cinq langues, connaît tout des oiseaux et raconte des histoires incroyables, du monstre qui se cache dans le lac Champlain à la création de l’univers. Le seul problème, c’est qu’elle ne trace pas de frontière nette entre ce qui est réel et ce qui relève de la légende. Difficile alors de faire la part des choses, surtout quand on a un père professeur de chimie qui lui, au contraire, se montre extrêmement cartésien. C’est bien connu, les papas et les mamans ne mentent jamais. Alors qui croire ? Les histoires de la mère de Grace sont les plus excitantes, mais quand son père doit s’absenter pour des raisons professionnelles, sa mère s’immerge de plus en plus dans ses pensées fantasques, obligeant Grace, 8 ans, à faire face seule à la réalité. Nous l’avions découverte en France avec Bureau des spéculations (Le Livre de Poche), un roman intimiste et ciselé sur le couple. On retrouve dans ce roman de Jenny Offill cette belle plume à la délicatesse évocatrice, qu’elle met au service de l’univers extravagant de l’enfance. Si l’on voit les livres de Jenny Offill comme des saisons, Bureau des spéculations était à l’automne ce que Le Livre des songes est au printemps..

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