Littérature française

Philippe Adam

Jours de chance

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Chronique de Dominique Paschal

Pigiste ()

Lorsqu’on tente sa chance au loto, c’est évidemment pour gagner. Mais on est rarement préparé à devenir riche tout à coup. Philippe Adam croque des tranches de vie de ces apprentis millionnaires.

De nouveaux millionnaires racontent leurs vies bousculées par la chance sous la forme de micro-fictions et de fragments d’existences. L’écriture est légère et ironique. Les gagnants se racontent à la première personne, décrivent le bouleversement provoqué par leur nouvelle fortune, la joie intense doublée d’un sentiment d’irréalité. Il arrive que certains meurent, foudroyés, avant d’être parvenus à encaisser le chèque miracle. D’autres veinards rayent leur passé et s’enfuient avec leurs désirs. Un gagnant, noceur invétéré, s’imagine que l’argent le rendra meilleur. Parmi les chanceux créatifs, ces châtelains, mécènes d’un festival de jazz raté, revendent leur château pour s’acheter une île… mais trop tard, ils constateront qu’ils n’ont pas leur permis bateau ! Le taiseux, lui, ne peut raconter à ses parents qu’il est riche, il se sent devenu imposteur. Cet argent lui permet d’assouvir ses rêves d’enfant, et il ne réussit pourtant pas à se départir du sentiment que rien ne change : « Je croisais ma gueule du matin, celle qui, à en croire les autres, avait embelli sous le soleil de l’argent. J’avais des millions mais j’étais toujours un pauvre type. » Il faut parier sur cet écrivain « gagnant » !

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