Littérature française

Amélie Nothomb

Pétronille

photo libraire

Chronique de Jean-Luc Aubarbier

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C’est un excellent cru que nous invite à déguster Amélie Nothomb. La romancière aime le champagne et la transe qu’il provoque quand il est bu après un long jeûne qui transcende la créativité. Mais ce vin festif ne doit jamais être consommé dans la solitude. Aussi Amélie cherche-t-elle un compagnon pour partager ce plaisir. Elle invente même le mot délicieux de « convignon » : celui avec qui on partage le vin. Et c’est une convigne qu’elle découvre. Mis à part le goût du champagne, Pétronille est tout son contraire. Cette jeune femme androgyne est fille d’ouvrier, sédentaire et ténébreuse, quand Amélie est fille d’ambassadeur, voyageuse et solaire. Pourtant, vin et littérature vont unir les contraires et établir les liens d’une forte amitié. Rien de vulgaire dans cette consommation d’alcool parfois immodérée, mais, au contraire, une noblesse de comportement, une aristocratie du bon goût. De l’aveu même de la romancière, Pétronille n’est autre que Stéphanie Hochet, jeune et talentueuse romancière, auteure de Un roman anglais (Rivages).